mercredi 27 novembre 2013

Le Xalam II, groupe de légende

Dakar, 1969. De jeunes musiciens de la capitale dakaroise décident de mettre sur pied un orchestre, qui prend d'abord le nom de Cadets Xalam. En effet, il existait un orchestre nommé Xalam (on l'appellera plus tard Xalam 1 pour faire le distingo avec le futur Xalam 2) qui avait été créé par le (futur) Pr Sakhir Thiam au début des années 60.

Le Xalam en 1979

Ainsi, ces jeunes se destinaient alors à prendre la succession du premier Xalam mis en sommeil suite au départ pour la France de Sakhir Thiam. Qui étaient-ils d’ailleurs ?

Les premiers membres du « Cadets Xalam » furent Henri Guillabert , Ibrahima Coundoul , Abdoulaye Prosper Niang , Moussa Diongue, et Abdou Mboup. De tous ces jeunes, seul « Brams » Coundoul avait participé à l’aventure du Xalam 1.

Comme je le disais plus haut, ils reprirent d’abord les standards du Xalam 1, mais très vite, ils se mirent à créer de nouvelles compositions et prirent définitivement le nom de Xalam 2. Ils sortent leur premier opus officiel en 1975. Il est intitulé DAIDA.

Fichier hébergé par Archive-Host.com


Mais, le groupe est financièrement exsangue et traverse une passe difficile. Ils sont au bord du précipice, près de tout plaquer, quand Hugh Masekela leur tend la main.

En 1977, le groupe entame ainsi une tournée africaine en compagnie de Masekela et de Myriam Makeba. Ils comprirent alors qu’ils devaient faire évoluer leur musique vers plus de modernité et commencèrent à jouer de l’afro-beat, à l’image de ce que faisaient les grands groupes africains comme Osibisa.

En 1979, sort le premier disque moderne du Xalam 2 : ADE. Ce premier album est porté par la chanson Ade et surtout l’inoubliable Kanu.

Fichier hébergé par Archive-Host.com


Le groupe commence alors vraiment à se faire connaître sur le plan international à travers des concerts et des festivals. En 1983, sort un album revendicatif : GOREE. Dans cet album, un premier retour aux racines s’effectue avec les chansons Gorée et Soweto. A noter les excellentes reprises que sont Ade2 et l’immense Kanu2.

Fichier hébergé par Archive-Host.com


En 1984, le Xalam est choisi par Michel Blanc pour réaliser une partie de la BO de son film, Marche à l'ombre. En 1985, le visage du Xalam 2 est complètement transformé par l’arrivée du chanteur Souleymane Faye. En effet, jusque-là, les chansons étaient surtout interprétées par « Brams » Coundoul, et l’arrivée de Diego le relèguera ipso facto à la portion congrue. 

Il faut dire que Souleymane Faye est un génie de la voix comme il y en a très peu au Sénégal. Cette arrivée est suivie très peu de temps après par celle de Jean-Philippe Rykiel, claviste prodige, fils de la styliste Sonia Rykiel et celle du guitariste Cheikh Tidiane Tall qui avait déjà participé à l’aventure du Xalam 1. 

Cette refonte du Xalam débouchera en 1986 sur l’album APARTHEID. Un album encore une fois engagé et qui a la chance d’être porté par l’immense Doley. Une chanson d’une puissance absolument phénoménale. Aussi bien sur le plan des paroles que de la musique. 

Ce qui marque dès le début de la chanson, c’est la virtuosité et la précision de Prosper Niang. Un jeu brut, puissant, supporté par la ligne de basse de Baye Babou. Et là, vient se poser la voix d’un Souleymane Faye que les sénégalais découvrirent sous un jour qu’ils ignoraient.

Fichier hébergé par Archive-Host.com

Mais, ce n’était là que le début de l’apothéose, car dès l’année suivante, en 1987, le Xalam enregistre ce qui peut être considéré comme son sommet musical : XARIT (aka NDIGUEUL). Xarit, c’est simplement ce qu’un groupe sénégalais a fait de mieux en terme de musique. Rien que ça. Et c’est un fan de Youssou qui le dit. Xarit, ce sont 8 chansons incontournables du tonique Nitou Tey (C’est pas bon) à l’émouvant Walyane. On passe par tous les états : du jazzy Keur Gui au survitaminé Lemme, du merveilleux Xarit à l’époustouflant Ndiguël qui est, pour moi, la cerise sur le gâteau.

Fichier hébergé par Archive-Host.com

Malheureusement, peu de temps après la sortie de Xarit, le 29 avril 1988, Prosper Niang disparaît des suites d’un cancer. Le Xalam perd son âme et Souleymane Faye, son tuteur. Pros’ est le meilleur batteur qu’a connu le Sénégal et son départ laissera le Xalam aphone pendant 2 ans. Souleymane Faye, dont Prosper était le protecteur, quitte le groupe et Seydina Insa Wade arrive. Mais la magie n’opère plus. Malgré tout, le Xalam sort une cassette nationale en 1990 : Gestu Gëstu. Cet opus est porté par un medley de 13 minutes reprenant diverses chansons du groupe. Il aura un beau succès auprès du public sénégalais.

Fichier hébergé par Archive-Host.com


Cet album sera suivi en 1993 par l’anonyme Wam Sabindam. Malgré tout, le Xalam est invité en 1994 (en compagnie de Youssou Ndour) à se produire au Festival célébrant les 25 ans de Woodstock.

Après cet évènement, ce sera un long sommeil pendant lequel les membres du Xalam se produiront chacun de leur côté. Et ce n’est qu’en 2008 que le groupe se reformera, accueillant un nouveau batteur (Abdoulaye Zon).

4 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous écrivez, vous publiez ! Mais vous avez oublié de citer certains membres fondateurs du Cadet Xalam (Xalam II) en l'occurrence Jean Pierre et Daniel Gandour et surtout Sanoussy Sidibé et tant d'autres comme Serge Alvez, Gabriel Lima, Mimi Monez, Youssoupha Samba Dia(Otis), ...
      Demandez à Henri Guillabert qui était aux toumbas au début de la formation car il reste le seul membre originel du Cadet Xalam.

      Supprimer